En matière de séduction, je ne sais pas si on peut dire qu’il y a les bonnes et les mauvaises raisons de plaire, franchement. Avec quand même une restriction : je préfère probablement que mes amis m’apprécient pour mon sens de l’humour pétillant (si si) que parce que je paye toujours mes tournées en soirée. C’est à dire que je préfère penser que je plais « pour moi » que sur la base d’un critère physique, économique ou social, qui sont quand même des choses assez superficielles et souvent éphémères, ou du moins fragiles.
Et du coup ça me met toujours mal à l’aise en phase de séduction quand je reçoit un compliment « trop ciblé ». Que la personne en face aime les blondes, les rousses, les poitrines généreuses, les grains de beauté, les tatouages, les petits ou les grands pieds, les lunettes, les yeux bleux, j’ai toujours envie de demander « mais la personne dessous, tu l’as vue ou pas du tout ? ».
Et je sais pas trop comment faire pour faire la part des choses, franchement.
Y’a une part de fétichisation en séduction dont je sais juste pas quoi faire, et dont je ne sais pas si elle est inévitable. En tout cas je sais que ça me met mal à l’aise.
Mon statut de fille à forte poitrine n’aide pas trop, par dessus le marché. J’ai l’impression que ça ne m’attire pas les attentions les plus subtiles. Du coup j’ai tendance à court-circuiter tout de suite un mec qui me fais savoir qu’il aime les décolletés généreux, parce que trop souvent c’est évident qu’il s’imagine déjà mettre son visage ou sa bite entre mes seins et honnêtement, j’ai pas que ça a foutre. Et j’en ressent un certain malaise. Je me fais régulièrement harceler sur internet parce que je poste des photos érotiques, mais j’aimerai pouvoir penser que quand je passe du temps sur okcupid ou que je flirte dans un bar ce même type de comportement ne va pas se reproduire. Mais si, je le retrouve très largement.
Et d’ailleurs, autant pour ceux qui prétendent que c’est mon look provoquant et mes mises en scène suggestives qui m’attirent le harcèlement. NON. Que je soit nue et encordée dans une chambre d’hôtel ou en tshirt sur une terrasse, je vais récolter le même genre de commentaires.
Attention je sais que nous ne sommes pas de purs esprits, et moi même je craque régulièrement pour un joli visage, des abdos saillants ou un style qui me plait. Du coup je me suis fait un petit truc pour éviter de mettre mes interlocuteurs mal à l’aise quand je leur fait un compliment. La règle est simple : je ne les coupe pas en quartiers. Donc bon en admettant que je sois en train de baver sur le plancher pelvien d’un jeune homme, j’essaierai de prendre du recul et de le considérer dans sa totalité avant de dire « T’es joliment dessiné, ca te va bien ».
Et une fois que je connais vraiment bien les gens ou que je me sens à l’aise avec eux je me permet de cibler. Que ce soit le teint ou le cul, la barbe, les cheveux, le style, la silhouette, les épaules, un rouge à lèvres très bien choisis.
Voilà, je voudrais votre avis sur la question : comment est-ce que vous vous sentez quand vous recevez un compliment spécifique de la part d’un étranger ? Et est-ce que vous les acceptez de la part de vos proches ? Est-ce qu’il y a des compliments que vous évitez de faire ?
La dernière fois qu’on a discuté vous et moi, je vous racontais comment j’avais changé de boulot et commencé à embrasser des habitudes de vie un peu saines. Aujourd’hui je vais vous parler de tout ce qui a changé d’autre, ça a été pas mal rock n’ roll.
Bon alors déjà, le nouveau boulot ne s’est pas super bien passé. Le projet était intéressant, mais quelques changements au sein de l’équipe ont compliqué mon intégration, et finalement on a décidé de ne pas continuer.
Je m’étais faite à l’idée de profiter d’une période de calme et d’en profiter pour faire pleins de photos, j’avais même décider de ne pas envoyer de CV avant début 2017 quand un cabinet de recrutement m’est tombé dessus. Je vous la fait courte : j’ai été embauchée. Mon (nouveau) nouveau boulot m’est tombé dessus par hasard est proche de la maison et plutôt bien rémunéré, du coup je me suis laissée faire. Espérons que cette fois-ci l’intégration se fasse de façon plus naturelle, mais je me sens déjà très bien au sein de l’équipe.
Parlons perso. Mon compagnon et moi nous sommes séparés en septembre. Le reste s’est enchaîné très vite et le premier octobre, je m’installais en coloc avec une amie. Je vois mon nouvel appartement comme une sorte de havre, et très vite je me suis remise à créer. On sent nettement l’influence de ma coloc dans certains de mes portraits qui prennent des teintes historiques, mystiques ou fantastiques. Étrangement elle a aussi influencé mon style, en fait ce sont pleins de pans de moi que je retrouve chez elle et qui en profitent pour se remettre sur le devant.
Et je peux constater moi aussi ma petite influence puisque je l’emmène régulièrement courir avec moi.
Toujours à un niveau perso, j’ai eu envie de briser mes schémas habituels, notamment celui du couple parfait, et de voir ce qui me fait vraiment envie, sans planifier. Du coup j’ai rencontré quelques personnes vraiment merveilleuses, mais je n’essaye pas de me poser avec. C’est libérateur, de se dire qu’il n’y a pas un stéréotype de la relation parfaite comme finalité. Pour de vrais, le voyage est tellement plus important que la destination, et ça me fait du bien.
Bon c’est vrais que je dois faire face à quelques conversations inconfortables quand j’explique à mes amis où à quelqu’un que je rencontre que je ne suis pas dans une optique de « stabilisation », ou même d’exclu pour ce que ça vaut, mais c’est l’occasion de faire un peu de déconstruction sur les notions de couple, de fidélité, et même de démonter un peu le slut shaming ambiant.
Vous me croyez si je vous dit que j’ai même eu cette conversation au bureau ?
Bref, en tout cas ça va bien. Le moral est au beau fixe, je me sens vraiment dans une bonne phase, en train de réaliser quelque chose de bien pour moi. Et mon projet de 2016 et ses 52 autoportraits touche à sa fin. A ma grande surprise, cette année encore je vais probablement réussir à le finir avec succès.
Votre soutient sans cesse renouvelé et vos mots d’amour font probablement beaucoup pour ma santé intellectuelle, d’ailleurs.
Quand je rencontre de nouvelles personnes, je dois régulièrement passer par le moment où j’explique pourquoi j’ai choisis de mettre le sexe au coeur de mon travail. C’est prévisible, quand on a choisis de réaliser 52 autoportraits érotiques en une année… deux fois. Quand on ajoute à tout ça l’effeuillage burlesque et ma participation aux Eroteek Faeries, ça fini en effet par faire un peu beaucoup.
Alors quoi ? Pourquoi ce sujet déclenche-t-il chez moi toujours une réaction plus profonde que les autres ? Je n’arrive pas à mettre le doigt sur un début mais je me rappelle avoir été très tôt à l’affût de tous les contenues érotiques sur lesquels je pouvais mettre la main. Une scène de sexe dans un roman, les conseils sexos d’un mag féminin, les cours de bio sur le sujet, dans le meilleur des cas une vidéo ou un magazine pornographique, et bien sur pleins d’images de papier glacé, de pin-up et de pubs pour du parfum ou de la lingerie.
J’ai collectionné quand je le pouvais ces images qui me laissaient rêveuse.
Cette curiosité a petit à petit fait de moi une petite référence sur le sujet. Au collège, j’étais la plus informée de mon cercle d’amies, qui venaient me voir pour les questions qu’elles étaient trop gênées pour poser à quelqu’un d’autre. J’ai fais de mon mieux avec mes maigres moyens. J’en ai tiré la certitude que sans information, on était aussi sans défense. Je ne l’avais pas encore formulé comme ça, mais l’information était déjà une forme de pouvoir, et je comptais exercer mon pouvoir sur mon corps.
Parce que ça m’a fait peur, disons-le, de voir à quel point mes camarades de classe étaient démunies face à la question. Prêtes à se laisser imposer aveuglément un mode de contraception ou une pratique sexuelle par tout tiers qui décidait d’exercer leur autorité sur elle. Parent, médecin ou petit ami.
Sérieusement, combien de jeunes filles n’ont pas leur mot à dire dans le choix de leur contraception, alors qu’elles sont les premières concernées ?
Et plus tard, alors qu’on parlait de plaisir, le même manque d’information et de communication faisait d’autre genre de ravages. C’est là que ma parole s’est décomplexée. Je ne répondais plus à voix basse cachée dans un coin aux questions qui m’étaient posé mais à voix haute, provocante, fière d’affirmer que ma satisfaction est mon droit le plus strict et qu’en terme de sexe, le premier ennemi de l’épanouissement, c’est la méconnaissance de soi, et celle de l’autre.
Je parle parce que je veux répandre quelque chose de positif autours de moi et que je pense qu’en la matière, la chose la plus simple et la plus directement utile que je puisse faire, c’est prendre le temps d’échanger, de questionner, de sensibiliser. Au consentement, à la communication, à la tolérance et au plaisir. J’ai arrêté d’avoir honte, le jour où je me suis sentie en croisade pour un monde où prendre son pied serait une chose simple, et certainement pas honteuse. Un monde ou « enculé » ne serait pas une insulte, aussi.
Dans cette optique, un truc tout simple à faire c’est de montrer l’exemple. Je vais donc continuer à joyeusement parler de cul à table, et je vous invite à rejoindre le mouvement. Mais du coup attention, il y a l’art et la manière. Nous allons tous éviter de nous changer en cet oncle gênant qui raconte très fort des histoires dégueulasses pour choquer la compagnie quand il a un coup dans le nez. Si vous prenez la parole, assurez vous que ce ne soit pas pour provoquer, et pas non plus avec des blagues glauques qui répandent des préjugés sexistes. De même, je ne passe pas non plus ma vie à raconter mes exploits à la cantonade ou à faire la liste de mes amants. C’est mieux.
Si par contre vous avez une info qui mérite d’être partagée, je vous en supplie, partagez la !
Putain ça fait des années que j’invente des titres pour ces articles un peu « hors série ». Une fois j’ai même envisagé de les faire au format Vlog (ok, plus d’une fois). Bref, ce que je cherchais depuis le début, c’était ça : l’article inutile où je te donne des nouvelles.
Une bonne chose de faite.
Donc, la dernière fois qu’on a parlé de choses vraiment perso, je quittais mon nid du 16ème arrondissement pour m’installer avec mon amoureux. Depuis, j’ai fait pas mal de trucs assez marquants, l’un des plus notables étant de quitter mon boulot.
Pour être franche avec vous, je n’en pouvais plus, la seule y idée d’y aller me donnait des nausées le matin. Quotidiennement, à Charles de gaule Étoile, je m’accrochait à mon petit déjeuner en passant du quai de la ligne 1 à celui de la 6. Un jour j’ai rassemblé mon courage et annoncé que je partais. De là les choses ont été un peu longues, mais j’ai fini par passer la porte.
J’ai rapidement trouvé autre chose, même pas le temps de m’inscrire au chômage. C’est une chance que j’apprécie à sa juste valeur et dont je me réjouis.
Du coup en ce moment je suis en train d’apprendre à évoluer dans ce nouvel environnement, avec cette nouvelle équipe et je fais de mon mieux pour être rapidement intégrée et opérationnelle. Je me suis déjà fait quelques copains heureusement.
Niveau moral, le temps est plutôt à la déprime. En partie à cause de la pression qui va avec toute période d’essai, et pour pleins d’autres raisons aussi. J’ai cependant adopté des habitudes de vie positives, afin de faire face à tout ça de façon plus saine, et d’être plus en adéquation avec mes propres valeurs.
J’aime prendre du recul sur ce que je fais et pourquoi je le fais. L’anxieuse en moi y gagne un sentiment de contrôle, l’intello en moi y voit un puzzle à résoudre. J’ai souvent négligé mon corps. On a une relation un peu merdique. Mais quand je me suis mise à me demander comment je pourrais être plus sympa avec mon propre cerveau et comment en prendre soin, je me suis dit qu’à ce stade, je pouvais aussi bien arrêter de zapper ma crème hydratante le soir, et manger plus de légumes bios. Il a pas fallu longtemps avant que je me mette à courir, le soir.
Tous les soirs, je note trois choses positives qui me sont arrivées. Je cuisine des plats maison pour le bureau, je me suis mise à la méditation, et à plusieurs reprises déjà, j’ai été courir pour me détendre. Sur ce dernier point le succès est mitigé. J’ai adoré ça mais j’ai aussi ramené une tendinite à la maison. En attendant qu’elle passe, je me contente donc d’un petit programme de renforcement musculaire le matin. J’ai aussi vidé mes placards d’un bon paquet de choses dont je n’avais plus besoin. Je les ai données. Des reliques auquel je m’attache on se demande pourquoi, des robes qui ne seront jamais utiles, ce genre de choses.
Je me suis aussi fait plaisir en faisant faire mon deuxième tatouage. Voici une photo
Bref, dans l’essentiel je me sens bien. J’ai l’impression d’être dans un processus positif et d’avoir réglé ou d’être en train de régler pleins de mes problèmes.
J’espère revenir bientôt avec pleins de bonnes nouvelles.
Putain ça fait des années que j’invente des titres pour ces articles un peu « hors série ». Une fois j’ai même envisagé de les faire au format Vlog (ok, plus d’une fois). Bref, ce que je cherchais depuis le début, c’était ça : l’article inutile où je te donne des nouvelles.
Une bonne chose de faite.
Donc, la dernière fois qu’on a parlé de choses vraiment perso, je quittais mon nid du 16ème arrondissement pour m’installer avec mon amoureux. Depuis, j’ai fait pas mal de trucs assez marquants, l’un des plus notables étant de quitter mon boulot.
Pour être franche avec vous, je n’en pouvais plus, la seule y idée d’y aller me donnait des nausées le matin. Quotidiennement, à Charles de gaule Étoile, je m’accrochait à mon petit déjeuner en passant du quai de la ligne 1 à celui de la 6. Un jour j’ai rassemblé mon courage et annoncé que je partais. De là les choses ont été un peu longues, mais j’ai fini par passer la porte.
J’ai rapidement trouvé autre chose, même pas le temps de m’inscrire au chômage. C’est une chance que j’apprécie à sa juste valeur et dont je me réjouis.
Du coup en ce moment je suis en train d’apprendre à évoluer dans ce nouvel environnement, avec cette nouvelle équipe et je fais de mon mieux pour être rapidement intégrée et opérationnelle. Je me suis déjà fait quelques copains heureusement.
Niveau moral, le temps est plutôt à la déprime. En partie à cause de la pression qui va avec toute période d’essai, et pour pleins d’autres raisons aussi. J’ai cependant adopté des habitudes de vie positives, afin de faire face à tout ça de façon plus saine, et d’être plus en adéquation avec mes propres valeurs.
J’aime prendre du recul sur ce que je fais et pourquoi je le fais. L’anxieuse en moi y gagne un sentiment de contrôle, l’intello en moi y voit un puzzle à résoudre. J’ai souvent négligé mon corps. On a une relation un peu merdique. Mais quand je me suis mise à me demander comment je pourrais être plus sympa avec mon propre cerveau et comment en prendre soin, je me suis dit qu’à ce stade, je pouvais aussi bien arrêter de zapper ma crème hydratante le soir, et manger plus de légumes bios. Il a pas fallu longtemps avant que je me mette à courir, le soir.
Tous les soirs, je note trois choses positives qui me sont arrivées. Je cuisine des plats maison pour le bureau, je me suis mise à la méditation, et à plusieurs reprises déjà, j’ai été courir pour me détendre. Sur ce dernier point le succès est mitigé. J’ai adoré ça mais j’ai aussi ramené une tendinite à la maison. En attendant qu’elle passe, je me contente donc d’un petit programme de renforcement musculaire le matin. J’ai aussi vidé mes placards d’un bon paquet de choses dont je n’avais plus besoin. Je les ai données. Des reliques auquel je m’attache on se demande pourquoi, des robes qui ne seront jamais utiles, ce genre de choses.
Je me suis aussi fait plaisir en faisant faire mon deuxième tatouage. Voici une photo
Bref, dans l’essentiel je me sens bien. J’ai l’impression d’être dans un processus positif et d’avoir réglé ou d’être en train de régler pleins de mes problèmes.
J’espère revenir bientôt avec pleins de bonnes nouvelles.
Récemment, j’ai eu le plaisir d’être mise en relation via une amie commune avec un nouveau modèle franchement cool.
En gros, elle était dépositaire d’un colis de latex de chez Physalis Latex, et j’ai été cordialement invitée à récupérer les prototypes en question pour les shooter moi aussi. Ca je vous en parlerai dans un autre article. Là j’ai plutôt envie de vous raconter le shooting.
On a calé une date ensembles et décidé de se laisser porter par le groove une fois sur place. J’ai invité un ami à réaliser le backstage pour nous faire un souvenir.
Le jour J, on a échangé sur nos business models respectifs, et j’ai fini par proposer de lui créer un compte Zivity. Nous avons donc réalisé trois sets pour lui permettre de rejoindre le site, en optant à chaque fois pour un décor et une tenue différente.
pin-up dans le salonBoudoir dans la chambreModerne dans la salle de bain
Pour voir son profil et lui envoyer de l’amour, c’est par ici.
C’était un vrais plaisir de travailler avec elle. Elle est super souriante, très simple, elle sait ce qu’elle fait. En plus il faisait beau ce jour là, ce qui ne gâte rien.
Je vous laisse avec quelques images du backstage réalisé par Meger0 pour le plaisir.
Bon, ce titre est volontairement putassier, si avec ça je ne fais pas une audience de malade, je comprends pas. A la limite il faudrait que je trouve un moyen de rajouter « chaton » dans l’intitulé, ou créer un listing et prétendre que le cinquième point va vous épater.
BREF, pardon pour le piège à clic. Évidemment j’adore recevoir de gentils compliments, et savoir que je plais. Le plus souvent. Nan mais bien sûr. J’aimerai cependant faire un petit focus sur ces réactions qui au lieu d’améliorer ta journée te renvoient à ta condition de sous-genre au pouvoir limité. Avant de le faire, je vais répéter encore un coup que vous pouvez dire pleins de trucs sympas à une fille sans vous faire défoncer la gueule pour autant, et que je ne compte pas initier une croisade anti-homme. A aucun moment. J’aime beaucoup des hommes, ce sont des humains comme les autres à mes yeux 😀
Pourquoi les compliments qu’on fait ne sont pas anodins
Je pense que ce qu’on valorise chez une personne, notamment dans son jeune âge, conditionne la personne qu’elle va vouloir devenir, et je ne souhaite pas encourager qui que ce soit à se contenter de son apparence pour avancer dans la vie.
Quel est le premier compliment qu’on fait pourtant à un enfant qu’on croise ? Si c’est un petit garçon, il y a de grandes chances que ce soit « comme tu es grand ! » (ou une variante telle que fort, ou rapide à la course), et si c’est une petite fille « que tu es jolie ! » (ou une variante). Machinalement, on ne se pose même pas la question, et je doute qu’il y ai une intention derrière, à part tirer un sourire à cet petit être humain en face de nous, souvent la progéniture d’un ami, d’un collègue, ou votre propre neveu ou nièce. Vous je ne sais pas, mais moi ça fait un moment que je me suis mise à me surveiller et à arrêter de dire aux petites filles que je croise à quel point elles sont jolies. Je préfère Courageuse, intelligente, gentille ou drôle. A la limite je les complimente sur leur sens du style, en visant si possible un de leurs accessoires qui ne soit pas rose. Parce que je lutte sournoisement contre les uniformes roses et bleus.
Y’a une vidéo qui est rigolote et qui en parle pas mal.
Voilà voilà. pardon pour les nombreux gros mots. Le seul truc dommage c’est que cette vidéo serve à vendre des t-shirts en fait, mais son contenu éducatif n’en est pas moins super cool. Enfin super déprimant, mais expliqué de façon très cool.
Mais les modèles non plus, faut pas leur dire qu’elles sont belles ?
« Bon d’accord Marie-Anne, on peut admettre que c’est un peu patriarcal de mettre le focus sur le physique des femmes au lieu de leurs compétences, mais tu fais des photos érotiques quand même. T’as pas l’impression d’abuser un peu en demandant aux gens de ne pas mater tes boobs ? »
Trop pas mes amours, vous avez la permission de regarder tant que vous voulez, c’est en effet en plein dans le sujet. Merci de le signaler. Liquidons cependant un truc : je ne pense pas que ma compétence se situe dans mon corps. Comme en témoigne si bien le travail de Gracie Hagen « Illusions of the body » , le même corps, selon la façon dont il est représenté, peut occuper toute une fourchette d’emplacements sur le spectre du beau/laid. Et ici j’oppose beau ou laid avec une certaine réserve, mais dans ce cas précis où je parle de donner son opinion sur le corps des autres, je pense que ce spectre « beau/pas beau » et le nuage de jugements et de quantifications qu’il amène est aussi pertinent qu’il est désagréable.
Quand même, regardez comme c’est troublant :
Donc là, si vous êtes comme moi, vous trouvez peut-être que finalement, c’est pas tant le corps qu’on a que ce qu’on en fait qui joue.
En conséquence, en tout cas en ce qui me concerne, je pense que commenter le travail d’un modèle en lui parlant de l’opinion que vous avez de ses seins, sa silhouette, son visage ou ses cheveux est une mauvaise réponse. Si le modèle en question est un poil expérimentée, elle a appris a croiser les jambes, à étirer son cou, à exprimer des choses avec ses yeux, ses mains, sa bouche. A prendre un air renfermé sans se recroqueviller. A ouvrir grand les yeux sans avoir l’air d’un lapin devant les phares d’une voiture. La nana doit apprendre à avoir l’air naturelle même assise en équilibre sur une surface franchement inconfortable ou immergée dans un lac jusqu’au cou. Vous croyez que la photo de boudoir fait exception ? Je me suis fait des courbatures de folies parce qu’avoir l’air détendue sur un lit de coussins sans pour autant s’affaler dessus avec un air de cachalot échoué demande de contracter à peu près tout ce qu’on peut contracter, sauf le visage, donc. Vous pouvez essayer chez vous, c’est drôle.
En plus, souvent je suis la fille qui a pris la photo. Là on triple les opportunités de me gonfler, puisque choisir de me dire « superbes courbes » au lieu de « je kiffe ta compo », c’est ignorer aussi le travail de mise en scène, de prise de vue et de retouche. Merci, dude.
Est-ce seulement approprié ?
Je ne tiens pas à verser dans la théorie du complot, mais des fois j’ai même l’impression que mettre l’accent sur le physique d’une femme au lieu du reste relève d’un mécanisme volontairement condescendant. Une façon insidieuse de te faire savoir que quel que soit la somme d’efforts que tu investis, tu seras jugée à la fin sur ton IMC, la symétrie de tes traits et la taille de ton bonnet. Vous les avez vus passer, lorsque Claire Chasal a quitté le 20h, les nombreux dossiers destinés à ses looks les plus mémorables ? Non parce qu’elle a eu une longue carrière mais n’oublions pas qu’elle est avant tout décorative, hein.
Du coup, méfiante que je suis, je reçoit plus volontiers les compliments portant sur mon corps de la part de gens avec qui j’ai déjà établis des liens, même infimes. J’ai alors le sentiment qu’ils ne sont désarmés, une simple façon de souligner une chose qui a attiré leur attention, avant de reprendre le cours de notre relation, qui doit forcément se baser sur autre chose que la somme de mes traits.
Un peu comme ça, oui
En plus, j’ai toujours eu du mal avec les avis non sollicitées. Quand est-ce qu’on est en position d’en donner ? Quel qualification vous donne l’expertise nécessaire pour aller placarder votre opinion sur le corps des gens comme ça ? Je pense notamment à mes amies cosplayeurs et cosplayeuses, qui en entendent de toute sortes en convention. Et puis je vois quelque chose de condescendant dans les commentaires lâchés au hasard de la toile, que vient encore accentuer leur forme dénuée de sujet ou de verbe. Souvent ils se réduisent à une appréciation comme nos profs en laissaient sur nos copies. « Très bien ! » « Bravo ! » « Magnifiques courbes… »
Je ne serai pas surprise le jour où un de mes clichés m’attirera un commentaire type « AB pour le corps mais il reste des fautes. » Quand j’y pense ça me met profondément mal à l’aise, et je me demande toujours pourquoi et comment certaines personnes peuvent accorder autant d’importance à leur propre opinion qu’elles décident de vous l’imposer, placardée en vérité, sans même le détour d’un « je pense que » ou « a mon avis ». Mais passons.
Je m’intéresse à l’érotisme. Du corps,mais aussi du personnage, de la situation. Je compte explorer l’érotisme de ce qui est suggéré, parler de choses qui donnent envie alors qu’elles n’existent même pas. Dans cette exploration, mon corps est un outil au même titre que mon appareil. J’aimerai qu’on n’en fasse pas tout un plat. Je ne veux pas écrire la complainte de la fille jolie qui porte le lourd fardeau de sa perfection (la bonne blague ! ) mais signaler que peut être on rendrait le monde plus cool en valorisant ce qui le mérite, et en arrêtant de traiter les gens comme des objets qu’on peut noter. Nous ne sommes pas dans une exposition canine (enfin vous peut être, mais c’est peu probable), les gens n’ont pas besoin de savoir combien vous leur attribuez.
Vous avez lu cet article jusqu’au bout, je vous invite donc, si le cœur vous en dit, à mettre la main sur quelqu’un que vous appréciez et à célébrer une de ses qualités avec un mot gentil, ou toute autre façon qui vous semblera appropriée.
J’ai passé beaucoup de temps dernièrement sur la réalisation d’une robe années 20 pour aller danser à 20 000 lieues sous Paris.
Le modèle n’est pas historiquement correct, je l’ai dessiné de tête, mais en faisant mes recherches j’ai eu la bonne surprise de voir qu’il correspondait d’assez près à un croquis de Jeanne Lanvin.
Décolleté profond, croisé devant, jupe droite, brillance très glamour et deux longs rubans partant des épaules, donc.
J’ai commencé par réaliser un brouillon de la robe directement dans le tissu définitif (dont j’avais largement assez), puis j’ai coupé la doublure et assemblé le squelette de la robe sur le mannequin. J’ai ensuite brodé les franges à la main pour m’assurer que mes coutures soient absolument invisibles. A ce stade la robe était jolie mais beaucoup trop échancrée sur la poitrine, j’ai donc monté une grande pièce assortie à la doublure dans le dos et le décolleté pour préserver ma pudeur. Le modèle dessiné à l’origine aurait du être beaucoup plus couvrant, mais je lutte encore à patronner correctement la poitrine.
Premier assemblage « brut » pour voir comment s’agencent les piècesCoupe de la doublureAssemblage de la silhouettePremier test des frangesTiens, cette chute de tissu ferait une chouette ceinture !
Enfin, j’ai ajouté une ceinture. J’ai abandonné mon idée des « manches » ruban car je voulais garder le restant du tissu comme accessoire de scène pour mon show Sirène, mais l’ensemble était déjà très chouette.
Je suis très fière du résultat porté, les coutures au décolleté ne sont pas très nettes, et à la réflexion j’aurai du opter pour un buste plus long, mais l’ensemble reste convainquant.
J’ai trouvé dans une boutique de bijoux fantaisie une parure façon émeraudes assez art déco pur faire illusion, qui était franchement abordable, alors j’ai craqué et je l’ai prise. Pour tout dire, je l’ai vue avant de choisir les tissus pour la robe, et je suis revenue ensuite pour la prendre. Elle a probablement eu une bien plus grande influence sur la construction du projet que ce que je veux bien admettre.
Je la porterai probablement à nouveau si l’occasion se représente, ce qui est loin d’être le cas de toutes mes réalisations, la majorité restant pudiquement cachées dans le placard de la honte, sans que j’ai le courage de les jeter.
Pour le prochain projet, j’envisage de revenir à quelque chose de plus couvert, avec une incursion dans l’ère victorienne.
Je vais ouvrir ce post par un immense merci, un gigantesque bisou à toute l’équipe, que j’ai carrément mis en mage de une. Ces gens là sont des guerriers, ces gens là œuvrent pour que les créateurs de contenu, les gros cerveaux, les gens qui font des choses intéressantes puissent les partager avec un maximum de monde. Ils savent la valeur de la débrouille, ne s’arrêtent pas quand les difficultés se pointent, donnent tout ce qu’ils ont en réserve et m’inspirent régulièrement par leur exemple.
Merci de m’avoir encore une fois permis de partager ça avec vous.
La soirée a été longue, il y a une foule de liens, faites chauffer Youtube ! Pour encore plus de simplicité, je vais relayer ici le post de récap posté par les Geek Faëries, vous pourrez même aller leur lâcher un like au passage pour ne pas rater la suite
Les Eroteek Faëries : On avait un canapé, ça aurait été dommage de ne pas faire comme vous et s’y installer tranquillement pour parler cul. Une super soirée qui a duré jusqu’au bout de la nuit avec tout plein d’intervenants passionnants
Agnès Giard, l’auteur du blog « Les 400 Culs » qui nous a parlé de son prochain livre sur les dolls japonaises Pouhiou, auteur et vidéaste de « Et mon cul, c’est du Pouhiou »
Nous avons également reçu, avec l’aide de GoldenYears, auteur, et de Shun Geek, auteur de fanfictions, des invités qui ont répondu à toutes vos questions : Sexy SouciS, Site informatif et pédagogique sur la sexualité en générale Mademoiselle Cordélia, Blogueuse littéraire
MademoiselleCherie, Parisian fetish pin-up Vénérable Mia, Vidéo explicative sur la sexualité
Del, notre experte en sextoys
En raisons de leur contenu certaines parties de la soirée ne sont pas visibles par des mineurs
-> Rencontre avec Agnès Giard
– https://youtu.be/weA8VF4q8FI
-> La Présentation des Eroteek Faëries
– https://youtu.be/971wg6ikqNA
-> L’Ouverture des Eroteek Faëries
– https://youtu.be/KImJm_Y2wN4
-> Eroteek Faëries : Discussion libre (Part.1)
– https://youtu.be/DDq6y5l4Vh8
-> Eroteek Faëries : Discussion libre (Part.2)
– https://youtu.be/OT-o-YL3vKA
-> Eroteek Faëries : Le Sextoy au Cœur de la Nuit https://youtu.be/7B5SAwfOYNM
Il y a plein plein d’autres choses sympas à regarder sur le replay, voici ma playlist perso. Elle correspond à mes goûts et laisse probablement plein de trucs de côté.
Rencontre avec Bruce Benamran (E-Penser) et Patrick Cheinet (CNRS). Ca parle ordinateurs quantiques et comment les rêves deviennent des fois réalité. https://youtu.be/4f3jHptlNKE
Faites-vous la votre, si vous trouvez des pépites n’hésitez pas à me les envoyer ou a les laisser en commentaire pour que tout le monde en profite.
Dans le même esprit de partage et d’epicness : On te voit en juin aux GF IRL ? Si oui, la billetterie est là : https://www.geekfaeries.fr/2016/les-preventes-2016-sont-ouvertes/. Prendre les devants et prendre sa place en prévente, c’est permettre aux orgas de mieux évaluer votre nombre, donc de mieux vous accueillir, de pouvoir investir dans l’infrastructure sans tout sortir de leur poche, et c’est donc à la fin l’assurance d’un festival encore mieux.
Rends-toi service, prends ta place.
Je vous fait de très très gros bisous, je vous dit à très vite, j’ai plein d’autres trucs à vous raconter.
J’ai une opinion assez arrêtée sur la Friendzone. Pour moi, c’est un peu comme le père Noel : une chose qui n’existe pas mais qu’une frange de la population continue de traiter comme réelle pour des raisons que je qualifierai de brumeuse (Mais bien sur, les motivations ne sont pas du tout les mêmes).
J’ai envie de revenir sur le sujet parce que samedi soir, j’étais aux Geek faeries On ze Web pour traiter de sexualité et de plein d’autres choses passionnantes, et que plusieurs questions du public ont abordé le sujet. Une phrase notamment a retenu toute mon attention : « telle amie m’a avoué plus tard qu’elle m’avait tout de suite mis dans la friendzone ».
Ha oui tiens, on ne parle pas assez des filles qui font ça disent faire ça. C’est vachement intéressant pourtant.
Définissons la Friendzone
Sur la carte du tendre, la Friendzone est cet endroit où on placerai une personne pour laquelle on ressent en proportions variables de l’amitié, de l’estime, de la confiance, mais pas de désir sexuel. Romantiquement, la friendzone, je considère qu’on y trouve les gens à qui on est indifférent. Du coup, je la place à proximité du lac d’indifférence, des villages de probité, de sincérité… et d’oubli.
Il va sans dire que l’imaginaire collectif fait de cette région une espèce de terre désertique et silencieuse, solitaire, quoique si on se fie aux bruits qui courent, surpeuplée. Parce que les « victimes » sont nombreuses. Même Obama s’en mêle, c’est dire l’importance du phénomène.
Pardon, c’était beaucoup trop tentant.
Avant de parler du sujet qui m’intéresse, on va passer par un peu de sensibilisation globale.
Pourquoi c’est un paquet de bullshit fumantes, tout ça
La friendzone n’existe que dans une réalité déformée par le prisme que tiennent beaucoup trop de mâles cis, et qui fini malheureusement par obtenir une espèce d’autorité indiscutable de « tout le monde sait que ».
Quand on en entend parler, c’est qu’un jeune homme s’est fait éconduire malgré ses efforts de séduction souvent maladroits.
Alors déjà, permettez moi de vous dire de but en blanc que toute relation n’est pas par défaut une histoire d’amour qui demande à se concrétiser. En d’autre termes, le fait qu’une relation reste au stade de l’amitié (voire de l’indifférence) sans jamais se muer en intérêt romantique, est parfaitement normal. Je suis désolée, je sais que je brise un mythe tenace. Prenons en exemple vos collègues et amis, connaissances lointaines, ou même le livreur d’alloresto. Tout le monde. Vous les envisagez, de façon romantique? Alors pourquoi cette fille que vous trouvez désirable devrait-elle vous voir comme un prospect possible ?
Ce qui m’amène à une conclusion inévitable :
Célibataires frustrés, un peu d’attention : si une personne vous plait et que vous espérez pouvoir la séduire, la meilleure chose à faire c’est juste ça. La séduire. Je ne dis pas que c’est facile, mais conceptuellement c’est simple. Y’a pas d’arnaque, de secret, oubliez les pick up artists. N’y allez pas par quatre chemins, vous vous faites du mal ! Tenter d’entreprendre quelqu’un en devenant son ami(e) est une approche vaguement hypocrite, et qui va vous desservir dans une écrasante majorité des cas. Parce que quand vous faites tout pour devenir l’ami d’une personne, elle en conclura naturellement que vous voulez devenir… son ami(e) !
En fait, cette personne (qui que ce soit) ne vous a pas foutu unilatéralement dans la friendzone, vous êtes devenus amis. Vous ne vouliez pas devenir ami avec, et ressentez de l’amertume vis à vis de cet être humain qui vous apprécie mais n’envisage pas de finir au lit avec vous? Hum… il faudra qu’on parle relations humaines un jour.
Mais qui sont ces jeunes hommes qui s’offusquent de ne pas obtenir en retour de leurs attentions l’intérêt qu’ils espèrent, et pourquoi diable s’en offusquent-ils ?
Pour avoir beaucoup eu cette conversation, je pense pouvoir dresser un petit portrait robot. On se rend compte assez vite que la personne (qui se croit) bloqué dans la friendzone est généralement assez jeune, respectueuse des autres, et un peu timide. Elle a donc du mal à manifester son intérêt, et opte souvent pour des marques d’affection qui sont plus de l’ordre de la sympathie que du flirt.
Pas étonnant que séduire lui soit difficile, il n’emploi pas le langage de la séduction. Tu veux des témoignages ? Madmoizelle en a. J’ai aussi lancé un appel aux copains et recçu ceci :
Ma relation avec la célèbre Friendzone:
Il fut un temps où je croyais résolument en son existence, où je m’y retrouvais fréquemment et y végétait un bon moment. J’étais jeune, timide, gros et certains qu’il suffirait que celle qui dansait dans mes fantasmes réalise quel homme bien j’étais à toujours m’occuper d’elle.
Je ne comprenais pas pourquoi elles étaient attirées par les connards et pourquoi ma dévotion n’était pas récompensée à sa juste valeur!
Ce que je ne savais pas à ce moment c’était que j’étais loin d’être un type bien et que cette friendzone j’étais le seul à la construire et à m’y jeter… je ne comprenais pas que j’étais le réel connard et alors que ces autres garçons que je critiquais avaient montré de l’honnêteté dans leur approche.
Une chose est certaine, jamais au grand jamais une seule de ces amitiés intéressées ne s’est un jour changé par magie en grand amour. Aucune de ces filles à qui je mentais ne s’est éveillée un matin pour réaliser combien j’étais le mec qui leur fallait… ça ne s’est jamais bien terminé et j’ai chaque fois fini par vomir leur nom, les insultant et leur reprochant… bah… de m’avoir cru!
C’est le pire quand j’y pense, cette haine qui me prenait quand, des semaines, des mois durant, je me frustrais chaque jour tout en continuant de tisser ce bon gros mensonge sur ma superbe amitié. La belle devenait la salope qui baisait tout le monde sauf moi, la garce qui m’utilisais, la catin que j’humiliais la nuit dans mes fantasmes. Et moi de me dire que j’étais le type bien.
Quand je repense à ces années de Friendzone que j’usais comme décorum de vie, je repense à de la frustration et aussi à combien j’étais infecte. J’idéalisais et transformais en objet chaque femme en simples porteuses de boobs avec qui devenir ami en espérant pouvoir les prendre en main, en bouche. Je me conformais à ce que je voyais, lisais, à cette projection du héro qui a en récompense la femme… et quel meilleur héro que cet ami *prince charmant*?
Evidemment tout ça est fini, en ouvrant les yeux sur ma propre hypocrisie j’ai aussi découvert qu’il suffisait d’être honnête avec ses envies pour les voir parfois se réaliser.
Ne pas avoir peur d’être franc, de se prendre un râteau (douloureux quelques instants comparés à des semaines d’auto-tortures) et surtout découvrir qu’une fois la question du rapport sentimental expulsé (ou partagé), bah on peut vraiment créer une relation d’égal à égal avec une fille. Les choses sont juste… claires.
Cette friendzone j’ai envie de dire qu’on se moque de son côté fictif (car elle l’est, nous sommes les seuls à lui donner vie en nous plongeant dedans)… le pire c’est qu’elle déforme tout, déforme votre vision, votre attitude, vos sentiments, vos attentes… elle vous dévore et plus elle vous consume, plus vous la renforcez. Elle n’apporte rien de positif et sous prétexte de la peur d’un rejet ponctuel on vie dans celui permanent et dans un espoir vain.
(Merci pour ton message, pour ton honnêteté brutale, pour ta capacité à prendre du recul. Je t’envoie des bisous d’amour et je suis super contente qu’on se revoie vite ! )
J’aurai tendance à compatir au sort de toute personne qui s’estime « bloquée dans la Friendzone » si je n’étais pas persuadée que le concept a pour seule utilité d’éviter de se remettre en question. Oui, j’ose le dire. « Je me suis fait friendzoner », c’est vachement plus simple à dire que « je m’y suis pris comme un pied ».
Et là je me permet de glisser un peu de sagesse féministe (houh ! le mot en F ! fuyez !) : quand vous êtes gentil avec une fille, elle ne vous doit rien en retour. Surtout pas de devenir votre copine. Croire que si vous sauvez la fille, elle fera forcément montre de gratitude en vous offrant du sexe ne fait pas de vous un sauveur, ça fait de vous un connard qui oublie complètement la notion de libre arbitre.
Cessons-ça, par pitié. Je veux croire que nous sommes assez intelligents pour dépasser cette vision très unilatérale des relations pour comprendre que les autres humains ne sont pas que des objets destinés à satisfaire nos désirs.
Mais alors pourquoi on y croit encore ?
La faute à l’assemblage implacable manque de recul + pop culture
Je l’ai déjà mentionné dans la paragraphe précédent, lorsqu’on manque de recul sur soi et qu’on est relativement nouveau dans les jeux de séduction, il est assez difficile de faire un effort d’auto-analyse, et d’empathie vis à vis des autres. Il est alors facile d’attribuer l’échec de notre entreprise à son objet, plutôt qu’aux moyens employés. Franchement, c’est compréhensible.
La pop culture s’est emparé du concept, qui a un petit burlesque, et hollywood nous abreuve de références à la friendzone. De façon parfois très drôle. Elle n’en a pas pour autant plus d’existence que celle qu’on veut bien lui donner.
En fait ça, c’est limite de la science fiction, si on me demande. Mais c’est presque certainement de la connerie.
Je pense qu’aborder la suite de cet article est vachement plus facile après la lecture de cet article, mais si vous êtes déjà un peu sensibles au sujet, vous pouvez foncer.
A cause des filles
On parle des filles qui utilisent le terme maintenant ? parce que j’en ai fait partie pendant un moment, et je n’en suis pas fière. Mais je voudrais faire quelque chose de positif en vous parlant de mon expérience, et de pourquoi j’ai été très conne.
Il ne faut pas oublier qu’à l’adolescence, ces demoiselles aussi sont en construction. Si j’épingle les personnes qui ne savent pas séduire, on pourrait en dire autant de ceux qui ne savent pas traiter un(e) soupirant(e) avec respect.
Il y a quelque chose d’assez malsain dans cette relation qui s’installe, où la personne qui cherche à séduire se rends en quelque sorte corvéable à merci en signe d’élection. Trop souvent, au lieu de reconnaître la situation pour ce qu’elle est (une tentative maladroite de conquérir son cœur) et d’y mettre fin, la jeune fille a tendance à garder ce nouvel « ami » proche d’elle, trop heureuse d’être rassurée sur son pouvoir de séduction. Interrogée sur ce mâle qui la suis partout, elle invalidera les rumeurs avec l’évidence la plus puissante à sa disposition : Machin est dans la friendzone, elle ne le voit pas DU TOUT comme ça.
Elle pourrait faire preuve de discrétion, dire « on est amis » mais c’est sans compter sans la fierté puérile d’avoir des soupirants (de préférence soumis et prêts à tout). Dire « j’ai X mecs dans ma friendzone », c’est dire en sous-main « je suis tellement séduisante que tous ceux-ci sont à mes petits soins ».
Le stratagème est même super puissant puisqu’il reconnait les faits (quelqu’un fait en effet la cour à quelqu’un) et les présente sous un jour facile à comprendre pour tout le monde. Pré-mâchage intellectuel, régurgitation express.
N’oublions pas aussi que parfois, s’en remettre à un scénario préconçu est beaucoup plus simple que de donner ses vraies raisons. « je te vois comme un ami » passe beaucoup mieux que « je ne te trouve pas attirant ». Et je ne parle pas (seulement) d’attirance physique, mais de cette alchimie compliquées de choses qui font qu’on s’envisage avec un de ses pairs.
Donc pour moi à ce stade, il y a deux choses à dire.
La gentillesse ne vous garantis pas un(e) partenaire. En fait rien ne le peut. Le fait est qu’on espère tous et tous que notre partenaire aura bon cœur, mais qu’on sortira d’abord avec quelqu’un qui nous donne envie, quitte à découvrir en cours de route que ça ne marche pas. Ne montez pas un bobard à quelqu’un comme quoi vous voulez créer une belle amitié si ça n’est pas le cas, ne vous montrez pas en public avec d’autres personnes dont vous n’avez rien à foutre si ce n’est pas le cas. Respectez-vous, respectez les autres.
N’entretenez pas les espoirs d’une personne qui ne vous inspire rien parce que le miroir de ses yeux vous renvoie une image flatteuse. Apprenez plutôt à vous aimer vous-même, ça marche mieux. Soyez discret au sujet des personnes que vous éconduisez, respectez vous, respectez les autres.
Voilà. Mon opinion n’engage que moi mais je me suis employée à m’excuser auprès des personnes auprès de qui je n’ai pas été correcte quand j’étais plus jeune. Si vous êtes passés entre les mailles du filet, pardon.
Si je peux me permettre un dernier retour d’expérience : je ne me suis jamais retrouvée en couple avec un ami. J’ai été amie avec des types que je trouvais très séduisants parce que le timing ne s’y prêtais pas, mais mon attirance pour eux leur a toujours conféré un statut à part. Souvent, ils le savaient. A la limite, on a pu désexualiser notre relation plus tard, mais mon expérience à moi m’incline à penser que c’est vachement plus facile de désexualiser une relation que de la sexualiser.
Ouais, sérieux.
Alors pourquoi prendre un faux départ, hein ?