Je vous l’ai dit j’ai trois ans. Trois ans que j’ai créé ce petit bout de femme de personnage, aussi encombrant que réconfortant. Et justement, je suis en train de modifier tout un tas de choses. Des détails au début, quelques ajouts au blog, puis voilà que j’ai supprimé des galeries qui ne me convenait plus, du détail. Le gros problème a été de choisir la nouvelle page d’intro pour mon site. La page d’intro, problème épineux, est supposé donner une assez bonne idée de ce qu’on va trouver à l’intérieur, avoir des proportions harmonieuses, laisser suffisamment de place à l’ajout d’éventuels boutons ou textes, et doit par dessus le marché donner envie.

Voilà le problème: décider qui est MademoiselleCherie. Avant de choisir un cliché en présentant l’essence il allait falloir la définir, et trouver une définition assez bonne pour tenir au moins l’année à venir. Alors cette fille, c’est quoi? pour le découvrir devais-je passer pas un questionnement préalable absolument nécessaire pour donner de la cohérence au tout ou la question de l’identité est-elle au contraire reconfirmée dans chaque geste, chaque choix, une chose qu’on découvre dans chacune de ses actions? Dois-je analyser mon passé ou essayer de savoir ce que j’envisage pour mon futur pour me connaitre? Vous le voyez j’étais bien bloquée devant un très simple « qui est MaemoiselleCherie ». A chaque fois que je dois répondre à une interview le problème se présente d’ailleurs, avec plus ou moins de vigueur mais avec une régularité rare.

J’ai donc pris le parti du « tout plaisir », « tout sucré ». Je ne saurait vous dire si c’est le choix de la paresseuse ou le choix de l’humilité mais je n’imagine pas réaliser des clichés trop graphiques, dramatiques. Je ne me sens pas matière à incarner une icone, même si c’était en effet cette recherche de perfection qui m’a mené au début vers la photo. Je voulais plus et mieux qu’en vrais. Plus vrais, plus beau, plus élégant que nature, dans un espèce de monde merveilleux où les talons aiguille ne font jamais mal et où les corsets sont affolants. On peut dire que je suis passée à autre chose, finalement. Sans quitter le premier degré avec lequel je met en scène ma petite camarade de demoiselle je crois que j’ai fini par me pardonner mes imperfections, et je ne lui demande donc plus d’être belle à ma place. vais-je pour autant abandonner les talons et le reste? Non bien sur, mais pour faire du vrais bon boulot avec tous ces accessoires il va falloir un peu plus qu’un dressing de princesse, il va falloir réfléchir à comment en tirer le meilleur, et peut être mettre un peu moi-même la main à l’aiguille.

Pour le futur je prévois donc tout un tas de pin-up, du burlesque, du kitsch, pas mal de latex, mais surtout des collaborations fouillées, des stylismes incroyables, toujours plus de petits détails qui font tout, et beaucoup moins de nus qui ne me font finalement rien. J’espère qu’on célèbrera aussi rapidement la fin de la pose « playmate » où la seule qualité du modèle c’est d’avoir soit de jolis seins soit de jolies fesses, car ce n’est pas parce que je m’en demande moins que je vais me satisfaire de contentements faciles. Mettons que la ligne de conduite sera de raconter des histoires, de créer un univers plus dense à chaque fois, à la façon de mes galeries « ultimate psycho » et « sans visage », qui ont vraiment tout un tas de qualités.

Work in progress