Préparer le Bal des Supplices constitue tous les ans une très vaste entreprise. On réserve nos billets de train trois mois à l’avance, on guette sur internet une offre intéressante dans notre hôtel préféré, on papote, qui viendra, qui viendra pas, on choisi qui inviter à partager notre chambre avec nous. Cette année on y va avec Fred, le meilleur ami de Jordan, qui était déjà des notres l’année dernière, Snoofy et Coffin Jane. Naturelle et Alain (son homme, rappelez-vous) prendront une chambre dans le même établissement (et espérons-le à côté) pour qu’on puisse trainer tous ensembles au spa.

Vous vous en doutez: je trépigne d’impatience. Il n’y a pas loin que je compte les jours comme le font les gosses avant noël. Donc hier même si mes finances ne sont pas encore remises à flot chéri et moi avons été faire le tour des boutiques fetish de la capitale chasser une paire de bas en latex noirs pour compléter ma tenue. On en a finalement trouvé une paire très très belle, un peu trop longue pour moi  et que je ferai arranger à mes mesures à la première occasion. Chéri à également pris des gants pour lui, un drap en PVC bordeaux pour servir de fond quand on fait des photos et divers trucs en résille colorée pour des clichés un peu rock. J’avoue que le voir si enthousiaste m’a fait très plaisir.

Petit détail amusant: j’ai été très étonnée de ne pas trouver de gants en satin blancs dans les cinq premières boutiques qu’on a faites. Malheureusement c’est pile ce que je cherche pour le numéro burlesque que je cherche à monter. On a finalement conclu qu’il faudrait trouver une boutique bien ringarde tenue par un dinosaure pour trouver cette perle rare, ou aller trainer chez Tati Mariage, comme me l’avais judicieusement recommandé Clémentine (mais si! Clémentine de la collection Little Doll, vous voyez très bien). On a finalement trouvé la perle rare près du métro Pigalle: l’archétype du sex shop glauque qui réalise des marges honteuses.  Mais bon, on a trouvé. En fait j’étais prête à aller chez Tati mariage et laisser le triste maître des lieux dans son musée mais le type était tellement désespéré de faire une vente qu’il à rapidement renoncé à essayer de me faire gober son bon vieux « oui mais là y’a la qualité » et m’a fait la moitié du prix indiqué à l’origine. Ma foi…

Une fois rentrés à la maison j’ai sauté dans mes bas et… et j’adore. J’ai passé dix bonnes minutes juste à caresser la matière, comme devant ma première robe en crêpe de soie, mes premiers bas nylons, mon premier top en satin (rapidement changé en haut de pyjama pour que je puisse le froisser entre mes doigts sans me faire engueuler par ma mère, celui-là). Aussi loin que je me souvienne je me rends compte que j’appréhende beaucoup les choses par leur matière. C’est pour moi une façon quasi infaillible de savoir à quoi j’ai affaire. Je touche le papier d’un livre où d’une plaquette pour me faire une idée sur l’éditeur, et toute gamine je me rappelle d’une peluche lapin atrocement rêche mais a qui on avait fait les dents dans un espèce de velours très doux. C’est devenu ma peluche favorite pour ces 2cm² de tissus soyeux.

D’ailleurs les gens ne se rendent souvent pas compte qu’on ne connais pas un vêtement tant qu’on ne l’a pas froissé. Le visuel ne suffit pas, pour savoir comment il va vieillir il faut avoir senti le tissus, savoir s’il froisse facilement, s’il se tiens bien, s’il est chaud, soyeux, épais, comment il tombe. On se lasse vite des matières cheap et des coupes approximatives quand on a eu sa première veste Paule Ka, ses premiers gants de chevreau doublés de soie ou ses premières Louboutin. Les miennes c’est un cadeau de chef, j’ai faillis en pleurer de joie, et dans le taxi retour j’ai ouvert la boite à plusieurs reprises juste pour m’assurer qu’elles étaient bien réelles. Et je me rappelle nettement que c’est l’incroyable douceur du cuir qui les différenciait des paires que je possédait déjà.

Là j’ai donc passé dix bonnes minutes en tête à tête avec la matière absolument parfaite de mon achat limite coupable, et demandé à mon homme s’il aurait le temps pour quelques clichés. Coup de chance il était disponible, voici donc le résultat d’un petit shoot éclair.

Les lunettes c’est juste pour faire rire Julien Reynaud si il passe, vu que c’est lui qui s’est moqué le premier de mes petites lunettes « d’office bitch », pour le citer.

A venir: peut-être des photos dans une fontaine, après y avoir lancé les filles j’ai peut être bien décidé de me jeter à l’eau.

Ha et au fait: j’ai finalement fini mon marathon de banque en banque, merci pour vos messages de soutient, merci à ceux qui ont croisé les doigts ou brulé un cierge, apparemment ça a marché. Plus qu’à trouver un stage pour l’année prochaine et c’est gagné.