C’est une situation absolument imprévue qui a donné naissance à ces photos.
Nicolas Fourny et moi avions décidé d’aller explorer un château abandonné, pour y réaliser quelques portraits.
C’est son truc les endroits abandonnés, il y a déjà immortalisé nombre de mes amies, et moi pas encore (pas que je lui reproche, j’ai un studio à la maison et un penchant prononcé pour le confort. Se maquiller dans un rétroviseur avant d’escalader une clôture, ça me semble dole mais pas non plus obligatoire).
Mais cette fois, juré, c’était la bonne. La fin de l’automne était ensoleillée comme il faut, de cette lumière dorée qui rends tout super romantique, j’étais de super bonne humeur, c’était le moment ou jamais.
Sauf que pas de chance, notre cible était gardée. impossible d’y accéder ce jour là. Bon, c’est le jeu. A proximité se trouvait une autre demeure très belle elle aussi, avec un piano abandonné.
Je le sais parce qu’il a photographié Sirithil sur ledit piano.

Le second point de chute exhibait cependant de tout neufs panneaux « voisins vigilants », annonçant en l’essence « Si je ne suis pas là pour appeler la Police, mon voisin le fera ». Ça, c’est des relations de bon voisinage ! Je donne l’impression de me moquer un peu mais cependant je comprends parfaitement que le propriétaire d’un bien répugne à le voir dégradé par toutes sortes de visiteurs. Nous faisons toujours de notre mieux pour être respectueux et ne laisser aucune trace de notre passage, mais ça n’est pas le cas de tout le monde.
Bref. On a un peu perdu le moral, après deux échecs, mais j’ai proposé qu’on s’arrête dans une des forêts qui bordaient la route pour quand même faire quelque chose de joli.
On a commencé par les images de Nicolas, parce qu’il avait l’air d’avoir franchement besoin d’une distraction. En voici une que j’aime particulièrement. On a gardé le soleil derrière moi pour avoir de beaux jeux de lumières dans les feuillages, et posé un réflecteur devant moi (face dorée) pour obtenir cette lumière un peu magique qui évoque si bien le début de l’automne. C’était cool.
Puis j’ai posé mon trepied et réalisé quelques images pour mon propre usage. Malheureusement le soleil s’était caché, j’ai donc opté pour une retouche plus froide. Vous allez voir la différence, on tape clairement plus du côté de la fée Morgane que des gentils esprits des bois.
Je ne suis pas très très contente du résultat, mais si on considère l’abattement qui a suivi les deux échecs successifs concernant le lieu, et les conditions climatiques avec lesquelles il a fallu jour, je dirais que c’était au moins une séance pleines de leçons sur le maniement du réflecteur, et les shootings en extérieur plus globalement.
On a cependant passé un très bon moment tous les deux, et quelques images me plaisent plus que les autres, ça fait donc un bilan plus qu positif.